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problématique hélico en "bref"

La pollution sonore est la même chose que la pollution visuelle, dans un paysage qu'on écoute... en plus de voir.. (et un paysage ça se sent aussi, et ça se touche... c'est bien pour cela qu'on y va!)
... il fallait le dire...

La pose de cet autocollant a été arrêtée en hiver 2016 suite aux plaintes qui ont remonté pour "pollution visuelle", cet affichage étant assimilé aux saletés, les déchets qui souillent déjà la Réunion dans un paysage non respecté.
Il est vrai que techniquement c'était pas la meilleure solution pour "militer" car des traces de colle restent longtemps... essai terminé.

La pollution sonore, surtout quand elle est faible et continue, n'est par perçue spontanément comme une pollution, tellement qu'on est habitué au bruit... Il en est de même pour ceux qui vivent en permanence dans des paysages plein de papiers jetés partout: d'en voir de temps en temps dans les sentiers ne les dérangera pas.

Quand l'on écoute les oiseaux, que l'on tente de percevoir la profondeur acoustique, tel les "amateurs de murmures de cascades" (titre d'un dépliant touristique), l'ambiance sonore compte.

La "magie des lieux" du cirque de Cilaos tient à un ressenti global qui n'est pas que visuel...

Pour vous en rendre compte:
Visionnez au cinéma ou chez vous, dans le calme un film émouvant...
Voyez le même film avec seulement l'image, dans le bruit de la rue, ou du magasin ou il est présenté l'écran comme démonstration: Vous voyez bien le même paysage, mais sans l'ambiance... n'émotion n'y est plus.
Allons encore un peu plus loin: dans les ambiances bruyantes, on tend à compenser le manque de magie, de ressenti qui ne se présente plus, par une musique carrément aggresive, violente même pour que ça paraisse sensationel... C'est ainsi qu'on en vient à aborder des paysages fragiles et calmes avec de la techno dans les oreilles pour "s'y éclater"...

Le bruit semble "propre" car "ça ne se voit pas" (sauf ainsi: voir détail technique sur les signatures acoustiques) et le plus grave, c'est que s'ajoutent les déchets sonores de touristes pourtant sensibles à cette dégradation, mais qui n'en font peu cas ici, puisque... "ce n'est pas chez eux!". "ça ne nous concerne pas", "ç'est à vous de régler le problème"... etc... du coup, ils se permettent aussi de "jeter"... du bruit, sans complexe, puisqu'"ON" leur propose!



La pollution d'un paysage que Cilaos est fière de ne pas avoir
(du moins pas à ce point mais si on cherche on a tôt fait d'en trouver)
C'est CELA...
2016-10-13_11-00-36.jpg
Ainsi en est t'il de la traversée du Bras de Cilaos au Ouaki... pourtant joli décors à proximité d'un temple hindou.
Cela ne dérange pas ceux, qui en bas, ne connaissent pas autre chose qu'un paysage devenue poubelle à ciel ouvert.
2016-10-13_11-00-36 -21.278626,55.454163 34 che departemental 3 97421 Saint-Louis Parcelle : 000 / ER / 0686 Altitude : 114.45 m
(c'est aussi dans le même genres àTeneriffe)

L'autocollant était UN MESSAGE...
... pour  rappeler dans les lieux les plus touchés (les sentiers de montagne) à la réalité d'une pollution par le bruit certes invisible  mais encore bien plus vaste!

Il ya un fossé énorme entre le ressenti des locaux pour qui le bruit est normal dans une "zone touristique", que l'on conçoit comme une station balnéaire avec un festival permanent (comme on ne ressent plus rien d'un paysage seulement calme aussi beau soit-il, on ne l'aborde qu'en y faisant du bruit), et ceux des touristes qui viennent ici avec l'idée de lieux montagneux et retirés seraient calmes avec tout plein de chants d'oiseaux, Mais que faire?

Personne n'osait en parler ici, c'était un TABOU: c'est quelque chose de négatif à ne pas dire. Pourtant cette pollution là envahit l'intégralité des 80km carré de CILAOS qui ne se résume pas à un bourg bruyant car "animé" (et bien plus encore sur l'ensemble de l'île: quasiment TOUT le parc national plus une bonne surface d'autres lieux habités).
Toucher au tourisme fait peur, car à Cilaos c'est la majorité des emplois concernés, dans une ville à 48% de chômage, et le tourisme aérien c'est du tourisme: pourtant les hélicoptères et les ULM sont d'une part que 10% environ du tourisme global de l'île et pourraient être un frein aux autres formes de tourisme qui elles concerne Cilaos qui actuellement n'en récolte qu'uniquement du bruit qui n'apporte rien d'autre qu'une perte d'attrait... et il est illusoire de poser un nombre suffisants de touristes par hélico sans aggraver la situation car  un hélico fait 6 places.... Est en jeu l'attrait  donc le potentiel touristique et ne rien faire pour que les lieux deviennent agréables et calme pour la clientèle naturelle de Cilaos qui aime le calme, la nature, et la montagne, c'est carrément se saborder en partie!

le bruit...à en croire ce fait d'actualité est sans doute un réel problème: 57 milliards de francs, pardon?! d'Euros!!! par an, pour la France.
Et toutes ces victimes de la "fureur du monde moderne"... apprécieraient bien des lieux comme CILAOS, et ils ne vont pas à la mer dans les stations balnéaires!


Un autre message... voici 22 ans

Désordre la ville - Michou (1995 environ)

Cilaos a servi d'illustration, comme par hasard pour ce lien youtube, Cilaos étant associé, comme toujours,  à ces lieux évoqués "loin loin désordre la ville"... Nassimah Dindar avait bien dit "des lieux qui évoquent la vie protégée, loin du bruit et de la fureur du monde moderne".

On ne parle pourtant pas de Cilaos dans la chanson, mais des haut, des plaines et la forêt de bélouve bébourg.

À cette époque Cilaos était déjà le matin un enfer acoustique (calme relatif de 1999 à 2010 environ), et connaissait un record de bruit aérien (1997), et on se posait même à Cilaos pour juste passer d'un hélicoptère à l'autre, juste pour se faire combiner des circuits, on se servait ainsi du quartier des 3 mares comme d'un HUB pour organiser le pire: des manoeuvres de transfert d'un appareil à l'autre à 50 mètres de cases en tôles habitées par des "petites gens", donc de multiplication d'approche et de déposes en pleine zone habitée-caisse de résonnance SANS MÊME LA VISITER (on aurait du apprendre pour l'occasion, aux touristes,  à faire alors, en direction des maisons un petit pieds de nez, comme les enfants le font pour se narguer, et en disant "NANANÈRE")
Depuis la situation a quand même évolué, en mieux, et à comparer, on a en janvier 2017 un mirâcle de calme par rapport à janvier 1997 et même par rapport à janvier 2013 où l'on avait eu tout de même droit à un bon "nananère" le 23 dimanche matin 6h: des poses d'hélico très bruyantes sur cette piste placée à 50m des cases, juste pour monter le sac des "dodos volant" club de parapentistes! c'est certes bien mieux, mais c'est pas encore ça, on y viendra peut être, si on en a conscience!



texte écrit par Jean Thevenet,